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  • L'art au crochet de Tüpf Li/Sabina Speich

    24.05.2022 | Mirjam Arnold | Mis à disposition de Tüpf Li/Sabina Speich
    Un œuf miroir au lard surdimensionné retient actuellement l'attention dans le Foyer d'art Helvetia. Cette œuvre a une particularité: elle est en fil. Nous avons interviewé l'artiste Tüpf Li/Sabina Speich sur son travail et lui avons demandé ce que le crochet signifiait pour elle.
Oeuf frit au crochet

L'art au crochet de Tüpf Li/Sabina Speich

24.05.2022 | Mirjam Arnold | Mis à disposition de Tüpf Li/Sabina Speich
Oeuf frit au crochet
Un œuf miroir au lard surdimensionné retient actuellement l'attention dans le Foyer d'art Helvetia. Cette œuvre a une particularité: elle est en fil. Nous avons interviewé l'artiste Tüpf Li/Sabina Speich sur son travail et lui avons demandé ce que le crochet signifiait pour elle.

L'exposition «Satt Sehen» se tient actuellement dans le Foyer d'art Helvetia. Toutes les œuvres présentées abordent le thème de l'alimentation, mais de manières très différentes et variées: outre des natures mortes peintes ou photographiées par des artistes comme Francisco Sierra et Shirana Shahbazi ou encore l'installation «Eatmes» d'Olaf Breuning, c'est surtout un œuf miroir au lard surdimensionné qui retient l'attention.

L'œuf miroir au lard, qui fait partie du projet à long terme #crochetgiantfood de l'artiste Tüpf Li/Sabina Speich, est actuellement exposé, accompagné d'une grosse portion de Cup Noodles et d'un morceau de pizza géant, dans le Foyer d'art Helvetia. Les trois œuvres représentent des aliments surdimensionnés et sont réalisées au crochet. Sabina Speich nous révèle dans l'interview ce qui se cache exactement derrière ses travaux et comment elle en est venue au crochet.

L'artiste Tüpf Li/Sabina Speich.
Photo: Natalie Madani

Commençons par une question que se posent probablement de nombreux visiteurs: combien de temps t'a-t-il fallu pour réaliser cet œuf au crochet?

La réalisation de l'œuf miroir au lard m'a pris en gros trois mois. Je procède de la même façon pour tous mes travaux: ce n'est qu'après avoir étudié à fond les aliments que je me mets au crochet. Il est pour moi important de pouvoir sentir et toucher les aliments réels. Pour le lard, j'ai demandé à une amie de le passer à la poêle et de m'envoyer des photos le représentant de tous les côtés. Tout simplement parce que je ne mange pas de viande.

Comment t'est venue l'idée de réaliser des aliments au crochet?

Il y a quelques années, j'ai échangé avec un ami artiste. Nous avons avons réfléchi sur des idées nouvelles, nous sommes partis dans des délires et puis, tout d'un coup, nous avons pensé à des aliments surdimensionnés faits au crochet. Je suis immédiatement tombée amoureuse de l'idée et ai pris énormément de plaisir à ces créations. J'ai commencé à faire du crochet en 2013, lors d'un séjour en clinique pour burnout. Je me suis vite rendu compte de l'effet salutaire et apaisant de cette activité, alors qu'au début je la trouvais plutôt stupide et vulgaire. En raison de mes antécédents médicaux, la nourriture et la consommation ont toujours été pour moi des sujets de préoccupation. Depuis trois ans, je suis un régime strict et me sens à présent nettement mieux. Il y a donc une bonne part de mon histoire personnelle dans ces réalisations, ce qui explique sans doute pourquoi elles comptent autant pour moi.

Qu'est-ce que le fil que tu utilises a de particulier?

J'utilise essentiellement de la laine et des fils de seconde main. Je lance de temps en temps un appel dans les médias sociaux pour que l'on puisse me donner des restes de laine ou de fil plutôt que de les jeter. C'est comme ça que je reçois tout le temps beaucoup de matériel. Cette façon de faire respecte l'environnement et en plus les gens me racontent plein d'histoires sur ce qu'ils m'ont envoyé.

Qu'est-ce que tu aimerais transmettre aux visiteurs de l'exposition «Satt sehen» en leur présentant tes travaux?

Les trois œuvres que j'expose font partie de mon projet à long terme #crochetgiantfood, avec lequel je souhaite attirer l'attention sur notre comportement de consommation. Que nous faisons-nous à nous-mêmes et à notre environnement? Consommons-nous de façon consciente? S'agit-il d'un plaisir, d'une habitude ou même d'une addiction? Ou préférons-nous ne pas y réfléchir du tout? Mes œuvres doivent être un point de départ pour la réflexion, si possible sans pointer du doigt qui que ce soit. Les créations les plus récentes sont toutes munies de codes QR qui mènent à différentes plates-formes, par exemple à des vidéos d'art que j'ai tournées spécialement pour chaque œuvre, ou à un blog. J'ai de plus l'intention d'enregistrer des interviews vidéo thématiques avec des personnes du monde entier et de relier celles-ci à d'autres codes.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur «Tüpf Li» qui est ton nom d'artiste?

Mon nom d'artiste remonte à l'époque où j'ai commencé à faire de l'art de rue. J'ai par exemple recouvert des objets publics de travaux réalisés au crochet. Comme ce n'était pas très légal, il me fallait trouver un pseudonyme. J'avais aussi besoin d'un prénom et d'un nom pour mon compte Facebook. J'ai rapidement opté pour «Tüpf» et «Li», car les petits points me fascinent depuis l'enfance. Il existe une photo de moi à l'âge de deux ans, où l'on me voit, dans l'atelier de mon père, en train de dessiner des petits points de couleur sur une grande toile. D'ailleurs, ma chienne s'appelle aussi Tüpfli.

L'artiste Tüpf Li/Sabina Speich en tant qu'enfant peignant dans le jardin.

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